16 Hormones et reproduction
I La régulation hormonale de l’appareil reproducteur masculin
La mise en route à la puberté de l’appareil reproducteur s’effectue sous l’influence d’hormones hypophysaires (LH et FSH). Ces hormones sont également responsables de la régulation de cet appareil tout au long de la vie de l’homme.
LH et FSH sont des hormones qualifiées de « gonadostimulines » car elles stimulent les gonades (testicules et ovaires). Le terme de « gonadotropines » est aussi utilisé.
Ainsi chez l’homme, la FSH (Foliculo Stimulante Hormone) agit dans le testicule sur les cellules de Sertoli situées à l’intérieur des tubes séminifères. Ces dernières contrôlent la transformation de cellules germinales (les « spermatogonies ») en spermatozoïdes. Ce mécanisme s’appelle la spermatogénèse.
La LH (Lutéinisante Hormone) quant à elle, agit sur les cellules interstitielles ou cellules de Leydig. Elle active la production de testostérone qui elle-même agit sur les cellules de Sertoli.
Les dosages sanguins de ces différentes hormones montrent une certaine corrélation dans la dynamique des courbes. En effet, on remarque une évolution similaire des taux sanguins de LH et de testostérone avec cependant un léger décalage de temps pour la testostérone. Les pics de testostérone ont toujours lieu peu de temps après un pic de LH. Chaque hausse du taux de testostérone est suivie d’une baisse du taux de LH. Chaque hausse de LH est suivie d’une hausse de testostérone. Cette dynamique laisse à penser que le système s’autorégule.
Dosages sanguins de LH et de Testostérone
©RS.2019
Des expériences sur des rats confirment ces observations. Lors de l’ablation des testicules on note une augmentation du taux de LH et FSH dans le sang. Si on réalise une autogreffe ou que l’on injecte de la testostérone, les taux de LH et FSH reviennent à la normale. Si on réalise une ablation de l’hypophyse, on remarque une baisse du taux de LH et de FSH puis une baisse du taux de testostérone ce qui confirme l’action stimulatrice de l’hypophyse via la LH et la FSH sur la gonade masculine.
Nous sommes donc face à un système réglé (le testicule) et un système réglant (l’hypophyse). Le taux de testostérone produite par le testicule exerce un rétrocontrôle dit « négatif » sur l’hypophyse car il freine la production de LH et de FSH.
L’hypophyse est divisée en deux parties :
- Une partie antérieure endocrinienne (produisant des hormones(
- Une partie postérieure nerveuse constituée de neurones.
Elle est située sous l’hypothalamus, à la base du cerveau. L’hypothalamus est une partie neuroendocrine du cerveau car il est constitué de neurones qui produisent des hormones.
Structure de l’hypophyse (glande pituitaire)
Source : 1806 Le complexe hypothalamus-hypophyse.jpg par OpenStax College via wikimédia commons, CC-BY-3.0, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:1806_The_Hypothalamus-Pituitary_Complex.jpg
Chez de jeunes garçons présentant une tumeur au niveau de l’hypothalamus, on note un retard voire une absence de puberté. On peut donc supposer que l’hypothalamus est impliqué dans la régulation du système reproducteur masculin.
L’ablation de l’hypothalamus chez des rats provoque une baisse des taux de LH et de FSH. L’analyse du sang circulant entre l’hypothalamus et l’hypophyse révèle la présence d’une neurohormone, la GnRH (Gonadotropin releasing Hormone), dont la libération est également corrélée dans le temps aux pics de LH et de testostérone.
Dosage sanguin de GnRH
©RS.2019
Ainsi l’hypothalamus possède des neurones qui libèrent une hormone, la GnRH dont les cellules cibles sont les cellules de l’hypophyse. Celle-ci active ces dernières qui produisent alors de la LH et de la FSH qui circulant par le sang vont agir sur le testicule libérant à son tour de la testostérone. Cette dernière est détectée par le CHH (complexe hypothalamo-hypophysaire) et passé un certain seuil dans le sang provoque un ralentissement de la chaîne hormonale. On parle de rétrocontrôle négatif.
II La régulation hormonale de l’appareil reproducteur féminin
Chez la femme, le système réglant est constitué également du complexe hypothalamo-hypophysaire. Cependant le rétrocontrôle est plus complexe en raison de l’activité cyclique de l’appareil reproducteur.
Au début du cycle, le follicule protégeant l’ovule est de petite taille et produit donc peu d’œstrogènes. Ce faible taux exerce un rétrocontrôle négatif sur le CHH. L’hypophyse libère donc peu de FSH et encore moins de LH. En effet si la FSH stimule la croissance du follicule et active sa maturation, la LH a pour rôle de provoquer l’ovulation et de transformer le follicule en corps jaune producteur de progestérone. Or au début du cycle le follicule et donc l’ovule, ne sont pas matures : il ne doit donc pas y avoir de pic de LH. Au fur et à mesure de l’avancement du cycle, le follicule grossit et produit de plus en plus d’œstrogènes. Le taux de ces dernières finit par atteindre un seuil déclenchant alors non plus un rétrocontrôle négatif mais un rétrocontrôle positif. Un pic de LH et de FSH apparaît provoquant l’ovulation et la transformation du follicule en corps jaune. Ce dernier produisant de la progestérone, la présence à la fois d’œstrogènes et de progestérone dans le sang provoque un rétrocontrôle négatif sur le CHH, freinant la libération de LH et de FSH. Si l’ovule n’a pas été fécondé, les règles se déclenchent précisément 14 jours après sa sortie, date à laquelle le corps jaune dégénère.
Schéma bilan du chapitre
©RS.2019
Hormones et reproduction - SVT - SANTÉ 2nde #3 - Mathrix
Date de dernière mise à jour : 26/07/2022